Séminaire
Complexité des dynamiques forestières post-glaciaires en domaine continental du Proche-Orient
Date
le 19-01-2011 à 10:45Lieu Salle Stendhal, DGO, Bâtiment B18
Intervenant(s) Morteza DJAMALI, IMEP CNRS UMR 6116, Aix-en-Provence |
Résumé
Les dynamiques forestières post-glaciaires sont parfois différentes au Proche Orient qu'en Europe ou en Méditerranée. Au début de l'Holocène, la chênaie caducifoliée du massif de Zagros – Anti-Taurus s'est mise en place avec ~4,500 ans de retard par rapport à son équivalent en Europe. Ce massif constitue une haute chaîne de montagnes qui s'étend sur 1500 km du sud-ouest de la Turquie jusqu'au Golfe Persique au sud de l'Iran. Plusieurs hypothèses ont été proposées pour expliquer cette différence dans la dynamique forestière, par exemple : 1) une recolonisation lente et tardive à partir des zones de refuge situées au Levant et Kurdistan iraquien, 2) l'impact humain important sous forme de déforestation et de culture sur brûlis, et 3) différents régimes de précipitation. Bien que les trois hypothèses puissent avoir joué un rôle dans ce phénomène, la troisième hypothèse semble être plus probable par rapport à l'écologie et la bioclimatologie des essences forestières principales de la chênaie du Zagros.
La reconstruction de la dynamique forestière au cours de l'avant-dernière terminaison (MIS - 5e) et de la dernière terminaison (Pléistocène – Holocène) se base sur l'enregistrement pollinique provenant du Lac Urmia, dans le nord-ouest de l'Iran. Cet enregistrement nous montre des différences marquées entre les dynamiques forestières au cours des deux derniers interglaciaires. Il montre que, contrairement à l'Holocène, l'expansion de la chênaie du Zagros était contemporaine avec la chute des plantes steppiques pendant le dernier interglaciaire.
Il semble que le domaine continental du Proche-Orient soit une zone d'interactions très complexe entres les moussons de l'océan indien et l'Oscillation Nord-Atlantique (perturbations apportées par les westerlies). Cette interaction peut modifier sur une longue distance la réponse des biomes aux changements climatiques globaux dont un exemple typique s'est produit au début de l'Holocène lors du déplacement, vers le nord, de l'ITCZ.