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Risque d'une baisse de température rapide dans l'Atlantique du Nord !

La possibilité d'un refroidissement abrupt dans l'Atlantique du Nord lié à une interruption de la circulation océanique méridienne de retournement Atlantique (AMOC) a été envisagée depuis longtemps. Ce phénomène entraverait, à grand échelle, le transport de chaleur entre les régions subtropicales et les hautes latitudes, avec des baisses en température très fortes sur toute la région de l'Atlantique du Nord. Toutefois, en se basant sur une quarantaine de modèles climatiques, le dernier rapport du GIEC estimait qu'un arrêt complet de l'AMOC serait très improbable au cours du XXIe siècle, même si de fortes chances subsistaient pour son ralentissement progressif en raison du réchauffement climatique. En conséquence, un refroidissement abrupt n'aurait que de très faibles chances de se produire à courte échéance.

L'étude, menée ici, évalue pour la première fois le risque d'un refroidissement abrupt dans l'Atlantique du Nord, provoqué par un arrêt de la convection océanique dans la mer du Labrador, risque qui auparavant n'avait pas été spécifiquement considéré dans les évaluations du GIEC. Un arrêt du phénomène de convection empêcherait, au niveau local, les échanges de chaleur entre l'océan profond et l'atmosphère, qui normalement se produisent pendant l'hiver. En re-analysant les modèles climatiques sur lequel le GIEC s'était basé, les nouveaux résultats montrent qu'il y a de bien plus fortes chances qu'un tel phénomène se produise au cours du XXIe siècle en conséquence du réchauffement climatique global. En fait de nombreux modèles, parmi ceux qui ont été évalués comme fiables et réalistes dans la reproduction des mécanismes de convection dans le Labrador à l'actuel, montrent un arrêt de ce phénomène avant la fin du siècle, qui provoquerait des baisses de températures locales de 2-3 degrés en 10 ans.

Un arrêt de la convection océanique dans la Mer du Labrador n'aurait pas les mêmes effets catastrophiques qu'une interruption de l'AMOC, mais cela peut avoir également un impact important sur les évolutions des températures en Europe de l'ouest et dans l'est de l'Amérique du Nord. Toutes les simulations reproduisant une interruption de la convection dans le Labrador montrent aussi pour la plupart un arrêt de l'augmentation des températures sur l'Europe (Figure), avec certaines régions qui pourraient même se refroidir malgré une hausse des températures globales.

Quelques réactions dans la presse :
http://www2.cnrs.fr/presse/communique/4883.htm?&debut=8
http://www.humanite.fr/risque-de-coup-de-froid-en-atlantique-nord-632332
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/climat-l-atlantique-nord-pourrait-refroidir-plus-vite-que-prevu_1879425.html
https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/des-chercheurs-francais-revisent-a-la-hausse-le-risque-d-un-age-glaciaire-en-europe_110635

http://www.sudouest.fr/2017/03/13/l-ocean-atlantique-va-t-il-contrer-le-rechauffement-climatique-sur-nos-cotes-3282678-4725.php

Référence
Giovanni Sgubin et al. Abrupt cooling over the North Atlantic in modern climate models, Nature Communications (2017). DOI: 10.1038/ncomms14375

Contact
Giovanni Sgubin, Post-doctorant à EPOC
UMR CNRS 5805 EPOC - OASU - Université de Bordeaux
Allée Geoffroy Saint-Hilaire - CS 50023 - 33615 PESSAC CEDEX - FRANCE

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